Moments forts 2016 - Festival de Cannes du 11 au 22 mai 2016 & La Peinture-sans-Peinture de Bernard Gast
Yes, we CANNES : la puissance du jaune !
Le 69ème Festival de Cannes (11 au 22 mai 2016) est présidé par George Miller. Réalisée grâce à des images empruntées au (Le) Mépris de Jean-Luc Godard, l'affiche officielle 2016 rend hommage au génie du film. Sur l'affiche jaune, bien sûr un homme grimpe les fameuses marches face à la mer... Mais avant tout, n'est-ce pas ce jaune intense qui fascine ? Pourquoi cette couleur solaire en ce XXIème siècle sans réel optimisme ? Pour la lumière méridionale de Cannes, la nature enthousiaste et radieuse du cinéma ? L'ambivalence de cette couleur existe pourtant au travers des siècles : l'infamie vécue par les Juifs à porter la rouelle jaune au XIIIe siècle et l'étoile jaune au XXe... La porte des traitres peinte en jaune au XVIe siècle... Mais aussi le printemps renaissant sous la lumière... Si le jaune symbolise le soleil et la joie, sa signification négative est le mensonge et la traîtrise. L'affiche 2016 du Festival inclut l'entière et ambivalente puissance du jaune, considéré par Kandinsky comme "couleur la plus terrestre, la plus excentrique avec sa violence parfois pénible et agressive" *. Alors assumons l'ambivalence en confrontant l'affiche à deux oeuvres : "Nu d'aurochs" et "Keep you smiling" !!! La première pour cette édition 69... (rires) et la seconde, pour le sourire de rigueur au Festival (rires bis)... http://www.festival-cannes.fr/fr.html
* KANDINSKY Vladimir (1866-1944) – Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier – Folio Essais

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La Peinture-sans-Peinture de Bernard Gast : l'esprit de la Peinture
Pourquoi peint-il avec le cinéma ? A la fois pour son universalité et pour créer une Peinture-sans-Peinture. S'il peint avec les films, c'est pour la portée universelle du cinéma. Quelle universalité des histoires dans les films ! Harry Potter ou Star Wars parlent à beaucoup de monde… Le cinéma correspond à l'imaginaire collectif et concerne également, l’intime de chacun. Tout s'y trouve : l’intellect, la perception et le sentiment. La seconde raison concerne sa réflexion sur l'histoire de l'art.
Partant d’image(s) issues du cinéma qu'il repense picturalement, il cherche à replacer la peinture au cœur du processus artistique. Comment ? Il s'interroge depuis longtemps sur la question cruciale de l'art au XXe siècle : que représenter en peinture ? Bernard Gast y répond singulièrement : en peignant une Peinture-sans-Peinture... Mais qu'est-ce à dire ?
La Peinture-sans-Peinture est un concept esthétique inventé par l'artiste. Une découverte qu'il théorise et condense ainsi : "Je peins une Peinture-Sans-Peinture avec les pellicules 35 mm du cinéma". En effet, avec comme seule "matière première" des bouts de films, son langage artistique évoque et se réfère sans cesse à la peinture. Alors qu'il se libère de la matérialité de la peinture (en créant au final, un tirage photographique), son oeuvre renvoie fondamentalement à l'esprit de la peinture. Peindre avec le cinéma lui permet d'atteindre à plus de picturalité. Bernard Gast opère la mise au monde d'une Peinture-sans-Peinture depuis le cinéma pour (re)donner naissance à la peinture... sans réelle matière-peinture.