2021 - CENTRE POMPIDOU, MUSEE D'ORSAY, BNF FRANCOIS MITTERRAND (PARIS)
Pendant un long moment, le silence du manque et puis maintenant... Le plein à Paris même.
Le plein se présente enfin, avec trois expositions à la BNF François Mitterrand, au Musée d'Orsay et au Centre Pompidou. S'y expriment UN, la trace et le souvenir ; DEUX, Tout ça, c'est du Cinéma ! et TROIS, le rouge en mouvement.
BNF Francois Mitterrand du 12/10/21 au 23/01/22 : GIUSEPPE PENONE
Empreinte, mémoire, écriture et trace
"Avec les années 90, l’œuvre de Bernard Gast est traversée par l'obsession de l'empreinte : appréhender la réalité, la fixer ou plutôt la capturer par des moyens plastiques. Ainsi, par de multiples procédés sommes-nous invités à suivre les empreintes, à nous intégrer à leur émergence : "Le couloir de Sensations (1995) (Image 5 ci-dessous) ; La chair translucide de ses radiographies ou empreintes de l'intérieur (1994) ; traces de pas dans le sable ou empreintes éphémères de "L'Hermite" (1994) ; sa performance "Je est aussi l'Autre" (1996) superposant visages photographiés sur visages réels comme empreinte virtuelle d'autrui ; "Les grands transparents" (1998), empreintes de paysages comme défi à l'idée même d'empreinte ; La dynamique installation de "La machine à pas" (1994) (Image 6 ci-dessous), mue par un moteur et suspendue... Qui semble contrebalancer l'invention de ses "Peintures avec le Cinéma" qu'il réalise avec des bandes-annonces de films cinématographiques comme des empreintes mouvantes devenues fragments figés de mouvement... Pour devenir Peintures".
Guy van Baelinghen - Déprendre le voile (1987-1998) : Bernard Gast, in De l'empreinte des pas et des corps ou marcher sans courir - Editions GI
[vc_row][vc_column width="1/2"][vc_column_text]Image 5
Bernard GAST – La machine à pas (1995), Polypropylène, peinture, moteur (0,50 m x 2 m) © Adagp
[/vc_column_text][/vc_column] [vc_column width="1/2"]
[vc_column_text]Image 6
Bernard GAST – Le Couloir de Sensations (1995), Installation immersive (gélatines, spoons, feuilles d'arbres de Paris, peinture, fusain, bande sonore et capteurs de son) (0,90 x 2,10 x 3 m) ©Adagp
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L'artiste italien Giuseppe Penone - l'une des figures majeures de l'Arte Povera - travaille également... 'Accompagné !' En 1990, je travaille avec l'une de ses assistantes qui m'explique sa participation et comment il associe le corps à la nature. Dans sa magnifique oeuvre, Verde del Bosco, (Image 11 ci-après) Giuseppe Penone frotte le végétal pour dessiner sur la toile où se distingue une silhouette entre les arbres. Comme Penone, j'aime 'fixer' un instant de présence (de la nature, de mon propre corps et du corps de l’autre). A la même période, j’imprime des pas à l’extérieur avec des actions sur le bitume parisien et ailleurs (Image 7 ci-dessous). Comme sur La Ronde de nuit (Image 8 ci-dessous), des empreintes de pieds partent d’un carré d'or et décrivent une spirale de pas se dirigeant vers l’extérieur.
[vc_row][vc_column width="1/2"][vc_column_text]Image 7
Bernard GAST – Kakemonos ou La ronde de nuit n°2 (1995), Peinture sur toile (1,26 x 2,59 m) © Adagp
[/vc_column_text][/vc_column] [vc_column width="1/2"]
[vc_column_text]Image 8
Bernard GAST – La Ronde de nuit (1995), Techniques mixtes sur bâche (2 x 3 m) © Adagp
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]
Je crée l'empreinte du corps d'un ami (Image 10 ci-dessous), dans une oeuvre 'participative' qui rend hommage aux anthropomorphies de Yves Klein et aux 'Dripping' de Jackson Pollock (Image 9 ci-dessous).
[vc_row][vc_column width="1/2"][vc_column_text]Image 9
Bernard GAST – Vue d'atelier en action pour l'empreinte en hommage à Pollock et Klein (1995) © Adagp
[/vc_column_text][/vc_column] [vc_column width="1/2"]
[vc_column_text]Image 10
Bernard GAST – A Pollock & Klein (1995), Techniques mixtes sur toile (2 x 2 m) © Adagp
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]
Lorsque j'ai revu Verde del Bosco de Giuseppe Penone à l'exposition de la BNF Francois Mitterrand, j'ai pensé à L'absence (2008), l'une de mes Peintures avec le Cinéma, qui montre une composition d'arbustes.
[vc_row][vc_column width="1/2"][vc_column_text]Image 11
Giuseppe PENONE – Verde del Bosco (1986), Peinture, couleur végétal, feuilles, frottage sur toile (2,64 x 5,83 m) ©[Marian Goodman Gallery & Giuseppe Penone]
[/vc_column_text][/vc_column] [vc_column width="1/2"]
[vc_column_text]Image 12
Bernard GAST – L'absence (2008), Peinture avec le Cinéma (1,10 x 1,45 m) © Adagp
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]
Ils en parlent : Le Figaro, France Fineart, Les Soirées de Paris, France Culture
Remerciements
Marie Minssieux-Chamonard et Cécile Pocheau-Lesteven
MUSEE D'ORSAY du 28/9/21 au 16/01/22 : ENFIN LE CINEMA !
Ayant inventé dans les années 2000, le concept esthétique de Tout ça, c'est du Cinéma !, une exposition qui s'appelle Enfin le cinéma !... C'est du pain bénit, d'autant que son commissaire général Dominique Païni a bien analysé certains penchants de l'art contemporain (comme l'oeuvre de Michael Snow ou la mienne) à extraire le cinéma de la salle au musée (Cf. Le Temps exposé - Cahiers du cinéma, collection Essais).
Le cinéma crée le spectateur moderne : idée forte de l'exposition. La période entre 1833 et 1907 murit toute l'urgence du cinématographe à naître.
Le Conservateur pour la Peinture au musée d'Orsay, Paul Perrin relie justement Pygmalion et le Cinéma par l'envie de figurer la vie dans l'image. Comme Pygmalion, j'ai embrassé la Galatée Cinéma par un désir d'incarner la Peinture avec la matière du Cinéma (le film 35 mm). Ma Galatée fait son cinéma en prenant vie sous la forme d'une Peinture-avec-le-Cinéma... Le Cinéma anime la vie sur l'écran différemment de ce que je crée. En effet, Peindre avec le Cinéma cherche moins à saisir le mouvement dans la Peinture que sa dimension spirituelle.
Le pont de l'Europe (Image 3 ci-dessous) illustre l'essor urbain naissant : un homme regarde la fumée blanche d'un train qui déroule un film de vitesse et de mouvement. Je rapproche cette Peinture de Gustave Caillebotte avec Loin d'eux (Image 4 ci-dessous) où le mouvement résulte de la composition de morceaux de films d'un wagon de métro. Dans cette création, je rêve de Peinture d'après le Cinéma... Cinéma qui s'est tant inspiré de la Peinture.
Sujets associés : Musée d'Orsay, Dominique Païni,
Les Cahiers du Cinéma, Philomag
[vc_column_text]Image 3
Gustave CAILLEBOTTE (1848-1894) Le Pont de l’Europe (1876-1877), huile sur toile 105,7 × 130,8 cm. Conservé au Kimbell Art Museum de Fort Worth (Texas, États-Unis). © Kimbell Art Museum
[/vc_column_text][/vc_column] [vc_column width="1/2"]
[vc_column_text]Image 4
Bernard GAST – Loin d'eux (2016), Peinture avec le Cinéma (1,30 X 1,44 m) © Adagp (Titre accompagné d'un poème de l’artiste enregistré français-anglais et accessible par QR Code) (Matrice 7 x 8 cm env.)
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Remerciements
Paul Perrin, conservateur pour la peinture au musée d'Orsay
Marie Robert, conservatrice en chef pour la photographie et le cinéma au musée d'Orsay
Collaborateurs : Jérôme Legrand, Philippe Mariot et Lucile Pierret, Chargés d’études documentaires au musée d’Orsay
Leah Lehmbeck, directrice du département peinture et sculpture européenne et art américain au Los Angeles County Museum of Art
Britt Salvesen, directrice du département de photographie, des estampes et dessins au Los Angeles County Museum of Art
Vanessa R. Schwartz, Professor, History and Art History, Director, Visual Studies Research Institute à l'University of South California
CENTRE POMPIDOU du 08/09 au 06/12/21 : GEORGIA O'KEEFFE
Première femme artiste reconnue dans l'art moderne de l'Amérique des années 10. Son oeuvre exprime le puissant caractère d'une 'ancienne sagesse indienne'. Après avoir en effet, cotoyé l'avant-garde artistique à New-york, Georgia O'KEEFFE s'isole au Nouveau Mexique en pleine nature sauvage. Si fin 1910, sa Peinture évoque encore une survivance de l'école du paysage américain... Avec les années 50 se développe un certain minimalisme dont elle annonce la venue.
Tôt représentée par la galerie 291 dont elle épouse le créateur Alfred Stieglitz, l'univers végétal et l'érotisme s'ensuivent en une abstraction de gros plans floraux, de coquilles et d'os. Avec le désert mexicain, son oeuvre cosmique semble prendre forme humaine tout en se simplifiant.
L'abstraction colorée d'Evening Star No VI (Image 1 ci-dessous) est ici mise en regard avec une 'Peinture avec le Cinéma' où je joue de l'espace infini d'un rouge en mouvement (Voir How much time is there left to wait?) (Image 2 ci-dessous)
Ils en parlent : Los Angeles Times, Centre Pompidou, Art à Genève, Connaissance des Arts, Singulart, La bouche à oreilles, L'officiel des spectacles, paperblog
[vc_row][vc_column width="1/2"][vc_column_text]Image 1
Georgia O’Keeffe - Evening Star No. VI, détail (1917), Aquarelle sur papier (22,5 x 30,5 cm). Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe. Gift of the Burnett Foundation. Courtesy Georgia O'Keeffe Museum/Adagp, Paris, 2021
[/vc_column_text][/vc_column] [vc_column width="1/2"]
[vc_column_text]Image 2
Bernard Gast – How much time is there left to wait ? (2004), Peinture avec le Cinéma (1,22 x 1,52 m) © Adagp (Titre accompagné d'un poème de l’artiste enregistré français-anglais et accessible par QR Code) (Matrice 7 x 10 cm env.)
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